Oui, l'eau distribuée en Wallonie répond strictement aux normes sanitaires établies par la Région wallonne. Ces normes sont progressivement renforcées au regard des connaissances scientifiques, notamment concernant les PFAS.
PFAS et leur incidence sur l’eau de distribution, que retenir ?
Les normes en PFAS sont récentes.
Au niveau européen, vu l’évolution des connaissances scientifiques, le 16 décembre 2020, une directive européenne 2020/2184 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine a imposé de respecter à partir de 2026 une valeur maximale de 100 nanogrammes (c’est-à-dire 1/10.000.000ème de gramme) par litre pour la somme des concentrations mesurées de 20 PFAS spécifiquement identifiées dans la directive.
En Wallonie, il n’existe pas encore de norme. Elle entrera en vigueur le 12 janvier 2026. La Wallonie a transposé la directive 2020/2184 en 2023 avec un décret du 30 avril 2023 et un arrêté du Gouvernement wallon du 1er juin 2023.
Cet arrêté modifiant diverses dispositions en ce qui concerne la qualité de l’eau destinée à la consommation humaine est entré en vigueur le 6 octobre 2023.
Il prévoit qu’au plus tard le 12 janvier 2026, les mesures nécessaires soient prises pour garantir que la teneur en PFAS ne dépasse pas 100 nanogrammes/litre dans les eaux destinées à la consommation humaine.
A ce jour, il n’existe pas de laboratoire wallon capable de doser les PFAS en respectant les prescriptions de la directive eau potable.
in BW sous-traite donc ses analyses à un laboratoire accrédité externe situé en Allemagne.
L’analyse des PFAS s’effectue en utilisant des appareils de laboratoire performants. La technologie utilisée est la chromatographie liquide à haute performance (HPLC) couplée à la spectrométrie de masse (MS). Cette technique permet de séparer, identifier et quantifier les PFAS dans les échantillons.
En 2018, a été finalisée une étude commanditée par la Région wallonne et menée par un consortium de laboratoires.
Elle est disponible sur le site internet du service public wallon (Programmes de recherche IMHOTEP et BIODIEN - Directive-cadre sur l'Eau en Wallonie - SPWARNE © HB). Les conclusions de cette étude étaient rassurantes quant à la probabilité de retrouver des PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine.
La veille sur les PFAS se poursuit aujourd’hui avec la décision prise en septembre 2023 par le Gouvernement wallon de lancer un monitoring régional sur les PFAS dans l’eau distribuée et dans certaines eaux brutes potabilisables, et ce pour une durée de 18 mois.
Cette mission a été déléguée à la SWDE et in BW est partie prenante de ce monitoring. Au cas par cas, en cas de dépassement confirmé de la future norme, un schéma de communication sera déclenché et un plan d’actions sera mis en place pour rabattre les concentrations à un niveau inférieur à la future norme.
- dresser un état des lieux exhaustif de la teneur en PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine (au niveau du robinet), ainsi que dans certaines eaux brutes potabilisables
- exercer une surveillance permanente de la teneur en PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine
- sur base des résultats obtenus, identifier le ou les captages en eau responsables de la présence de PFAS dans l’eau du robinet
- mettre à disposition les résultats obtenus aux distributeurs d’eau pour qu’ils prennent les dispositions nécessaires pour garantir la sécurité sanitaire des consommateurs
Les rapports d’analyse de la qualité d’eau sont disponibles via notre page qualité de l'eau avec la valeur observée en PFAS dans le cadre du monitoring régional.
Cette valeur en PFAS est confrontée au regard de la future norme de 100 nanogrammes/litre.
La commune et les clients concernés sont informés si un résultat d’analyse fait apparaître un dépassement de la future norme PFAS de 100 nanogrammes/litre.
En cas de dépassement du seuil de 100 nanogrammes/litre, la Région wallonne recommandera à certains publics-cibles sensibles (enfants et adolescents de moins de 18 ans, femmes en âge de procréer, femmes enceintes et allaitantes) de ne plus consommer l’eau de distribution.
Sur base de l’avancée des connaissances scientifiques, les autorités sanitaires compétentes préciseront ces recommandations (alternatives à l’eau de distribution, différents usages de l’eau du robinet, etc).
La FAQ mise à disposition de la Région wallonne sera complétée à ce sujet. Elle peut être consultée sur PFAS - Portail Environnement-Santé (wallonie.be).
PFAS est l’acronyme anglais de « substances per- et polyfluoroalkylées ». Il s’agit d’une large famille de molécules regroupant près de 5.000 composés chimiques. Le point commun de ces composés est qu’ils sont tous composés d’une chaîne d’atomes de carbone sur laquelle des atomes de fluor ont été ajoutés.
Les PFAS ne sont pas des substances naturelles. Elles sont fabriquées par l’industrie chimique pour leurs propriétés particulières comme leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes, résistantes aux fortes chaleurs, etc. C’est la raison pour laquelle ces substances ont été largement utilisées dans des produits du quotidien comme les poêles, les vêtements imperméables, les emballages alimentaires antiadhésifs, certains textiles ou encore les mousses pour éteindre les incendies.